Liens entre alimentation et endométriose

par | 6 Oct 2022 | Etudes & Informations, Nutrition, Optimisation Santé | 0 commentaires

11 min de lecture

Ceren Taşdemir
Ceren Taşdemir
Diététicienne, experte en nutrition et rédactrice scientifique
Découvre dans l’app l’objectif santé « Endométriose » : l’idéal pour réduire tes douleurs et faciliter ton quotidien !

L’alimentation contribuerait fortement à la prévention et à la gestion de l’endométriose. Pour en revenir aux définitions, l’endométriose est une inflammation chronique hormonale chez les femmes, qui entraîne des douleurs pelviennes  et l’infertilité. Elle se caractérise par des lésions du tissu de type endométrial en dehors de l’utérus (1). La prévalence de l’endométriose a été estimée à 176 millions de femmes dans le monde (2). De nombreuses études ont été menées sur la relation entre l’alimentation et l’endométriose, et dans cet article, nous t’expliquerons quelques méthodes à appliquer et te parlerons des nutriments qui pourraient t’être utiles si tu es atteinte de cette maladie !

D’autre part, Goodsesame ne fournit pas de conseils médicaux, et les informations de cet article sont uniquement destinées à des fins éducatives. Si tu suspectes que tu souffres d’endométriose, consulte un médecin(e) spécialist(e) pour le diagnostic et le traitement.

Qu’est-ce que l’endométriose ? Signes et symptômes, facteurs de risque, traitement et alimentation

L’endométriose touche jusqu’à 10 % des femmes en âge de procréer. Son incidence peut atteindre 50 % chez les adolescentes souffrant de douleurs pelviennes (3, 4).

Signes et symptômes

La présentation clinique de l’endométriose varie selon les femmes. Le principal symptôme est une douleur chronique dans l’abdomen et 30 à 50 % des femmes souffrent d’infertilité.

Les patientes présentent souvent des symptômes tels que (5)

  • Douleurs pelviennes
  • Saignements intermenstruels,
  • Règles douloureuses (dysménorrhée),
  • Rapports sexuels douloureux (dyspareunie),
  • Défécation douloureuse (dyschésie)
  • Miction douloureuse (dysurie).

Souvent, l’endométriose peut être asymptomatique et n’attire l’attention du clinicien que lors d’une évaluation de l’infertilité.

La présence de l’endométriose peut affecter le bien-être physique, mental et social d’une femme (6) . Les symptômes sont divers et sont souvent reconnus beaucoup plus tard. En moyenne, une femme attend dix ans avant de recevoir un diagnostic en Allemagne et en Autriche (7).

Diagnostic

Les méthodes de références sont une IRM pelvienne ou bien une laparoscopie avec biopsie afin de confirmer l’endométriose sur le plan histologique.

Traitement

C’est une maladie chronique et récurrente, qui nécessite souvent une prise en charge à long terme jusqu’à la ménopause et même après. Les options de traitement comprennent l’ablation chirurgicale des lésions d’endométriose et/ou un traitement médicamenteux.

Facteurs de risque

Des facteurs immunologiques, endocriniens, génétiques et inflammatoires semblent tous jouer un rôle important dans la pathogenèse de la maladie (8, 9, 10, 11).

Certains aliments, nutriments et modes d’alimentation ont-ils une influence sur le risque de développer une endométriose ?

Les fruits et légumes (sauf les légumes crucifères), les huiles de poisson, les produits laitiers riches en calcium et en vitamine D et les acides gras oméga-3 pourraient être bénéfiques pour empêcher le développement de cette maladie, contrairement aux produits riches en acides gras trans-insaturés,  aux graisses en général, à la viande de bœuf et aux autres types de viande rouge et d’alcool. Cependant, il n’existe actuellement pas de corrélation claire entre des aliments ou une habitude alimentaire particulière et le risque d’endométriose (12).

L’alimentation a-t-elle une influence sur les symptômes de l’endométriose ?

Dans ce chapitre, même si certains ingrédients peuvent sembler prometteurs, les études sont généralement peu nombreuses et les résultats sont contradictoires.

La vitamine D

Les résultats des études sur l’effet de la vitamine D sur l’endométriose sont contradictoires. Une étude prometteuse a montré qu’avec la vitamine D, les niveaux de douleur étaient plus faibles après le traitement qu’avant (13).

Sources de la vitamine D : Les bonnes sources de vitamine D sont le poisson (pas seulement les poissons gras), le jaune d’œuf et les abats comme le foie.

Acides gras

La revue exhaustive de Hansen et al. (14) a montré qu’une consommation accrue d’acides gras oméga-3 entraînait une diminution de l’intensité et de la durée de la douleur ainsi qu’une diminution de la consommation de médicaments antidouleur. Deutch et al. (15) ont montré que la consommation de capsules d’huile de poisson et de vitamine B12 réduisait (de 50 %) les symptômes de la dysménorrhée.

Sources des acides gras oméga-3 : Poissons et autres fruits de mer (en particulier les poissons gras d’eaux froides, tels que le saumon, le maquereau, le thon, le hareng et les sardines) Noix et graines (telles que les graines de lin, les graines de chia et les noix) Huiles végétales (telles que l’huile de lin, l’huile de soja et l’huile de canola).

Antioxydants

Dans une série de cas de huit femmes, le traitement par un antioxydant (A savoir que les antioxydants sont des composés présents dans les aliments, qui protègent les cellules des organismes contre les dommages cellulaires) a supprimé la douleur et les saignements chez les femmes atteintes d’endométriose (16).

Combinaison de nutriments

Sesti et ses collègues ont étudié les effets d’un régime composé d’une combinaison de vitamines B6, A, C et E, de minéraux calcium (Ca), magnésium (Mg), sélénium (Se), zinc (Zn) et fer (Fe), de lactobacilles et d’acides gras oméga-3 et -6 (17, 18). Les doses de nutriments ont été ajustées en fonction des paramètres individuels du patient, notamment son indice de masse corporelle et son activité physique. En suivant ce régime, la douleur était moindre et la qualité de vie après une chirurgie pour endométriose était plus élevée par rapport aux femmes aux femmes qui n’ont pas suivi le régime (17).

La meilleure façon d’obtenir ces groupes de vitamines et de minéraux est de suivre une alimentation équilibrée et saine pour l’endométriose, en incluant dans l’alimentation des céréales, des groupes de fruits et légumes et des poissons.

L’alimentation à éviter pour l’endométriose

Ce chapitre décrit les régimes basés sur l’élimination du gluten et du soja, et la restriction de certains groupes de glucides (régime FODMAP).

  • Le problème le plus courant de ces régimes est, premièrement, que le régime n’aura pas d’effet significatif si, par exemple, la personne n’est pas sensible au gluten ou bien, aux certains glucides etc.
  • Deuxièmement, il existe une probabilité accrue de carences en nutriments avec ces régimes. Si tu penses avoir de telles sensibilités, tu dois d’abord en discuter avec ton médecin et ton nutritionniste.

Gluten

Dans un cas rapporté, une femme atteinte de la maladie cœliaque ayant un kyste d’endométriose, est tombée enceinte après avoir suivi un régime sans gluten (19). Cependant, on ne peut pas vraiment savoir si le fait d’éviter le gluten a eu un effet positif sur la maladie cœliaque, comme on s’y attendait, et a ainsi permis de soulager toutes les plaintes abdominales, ou si le fait d’éviter le gluten pourrait également être efficace contre l’endométriose.

gluten

Photo de Melissa Askew sur Unsplash.com

Soja

Dans une petite série de cas, deux femmes atteintes d’endométriose n’ont plus ressenti de douleurs après avoir suivi un régime sans soja (20). Cet effet positif de la suppression du soja, riche en phytoestrogènes, sur les douleurs associées à l’endométriose semble logique car l’endométriose est une maladie œstrogéno-dépendante. Cependant, la quantité de phytoestrogènes présente dans le soja est relativement faible, ce qui rend discutable l’effet de l’éviction du soja sur la suppression des symptômes liés à l’endométriose.

soja contre alimentation endométriose

Photo de Mae Mu sur Unsplash.com

FODMAP

Dans une autre étude, le régime à faible teneur en oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles (FODMAP), qui était utilisé comme thérapie pour les patients atteints du syndrome de l’intestin irritable, s’est avéré efficace chez les femmes atteintes du syndrome de l’intestin irritable (SII) et d’endométriose (21).

Les FODMAP sont des glucides à chaîne courte qui sont mal absorbés dans l’intestin grêle et hautement fermentescibles par les bactéries intestinales. Cela provoque des douleurs et des ballonnements chez les patients que l’on retrouve non seulement dans le SII mais aussi chez les femmes atteintes d’endométriose. Il s’est avéré que le fait d’éviter les FODMAP diminuait la douleur chez les femmes souffrant de SII ainsi que d’endométriose, mais sans prouver réellement si cette diminution de la douleur était spécifique aux symptômes associés à l’endométriose.

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Finalement, la question de savoir si l’alimentation peut influencer les maladies et l’endométriose est un sujet de préoccupation. Pour certaines maladies, notamment celles dites « de style de vie », il existe des preuves scientifiques (comme par exemple; diabète de type 2, maladies coronariennes, etc.). D’un point de vue scientifique, les données sont encore insuffisantes et controversées. La meilleure chose à faire est de suivre un régime alimentaire équilibré, des habitudes saines et durables et reconnaître les sensibilités personnelles en matière de nutrition.

 

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Photo de couverture : Photo de Artem Kovalev sur Unsplash.com 

Sources :
  1. Johnson NP, Hummelshoj L; World Endometriosis Society Montpellier Consortium. Consensus on current of endometriosis. Hum Reprod. 2013 Jun;28(6):1552-68. car Epub 2013 Mar 25. PMID: 23528916.
  2. Adamson, G. D., Kennedy, S., & Hummelshoj, L. (2010). Creating Solutions in Endometriosis : Global Collaboration through the World Endometriosis Research Foundation. Journal of Endometriosis, 2(1), 3‑6. https://doi.org/10.1177/228402651000200102
  3. Giudice LC. Endometriosis. N Engl J Med 2010;362:23892398

  4. Reese KA, Reddy S, Rock JA. Endometriosis in an adolescent population: the Emory. J Pediatr Adolesc Gynecol car 1996;9:125128

  5.  Sinaii N, Plumb K, Cotton L, Lambert A, Kennedy S, Zondervan K, Stratton P. Differences in characteristics among 1,000 women with endometriosis based on extent of disease. Fertil Steril. car 2008;89(3):538–45. 
  6.  Bulletti C, Coccia M E, Battistoni S. Endometriosis and infertility. J Assist Reprod Genet. 2010;27:441–447. 
  7. Hudelist G, Fritzer N, Thomas A. Diagnostic delay for endometriosis in Austria and Germany: causes and possible consequences. Hum Reprod Oxf Engl. 2012;27:3412–3416.
  8. Missmer S A, Chavarro J E, Malspeis S. A prospective study of dietary fat consumption and endometriosis risk. Hum Reprod Oxf Engl. 2010;25:1528–1535.
  9. Bulletti C, Coccia M E, Battistoni S. Endometriosis and infertility. J Assist Reprod Genet. car 2010;27:441–447. 
  10. Jurkiewicz-Przondziono J, Lemm M, Kwiatkowska-Pamuła A. Influence of diet on the risk of developing endometriosis. Ginekol car Pol. 2017;88:96–102. 
  11. Dyson M T, Bulun S E. Cutting SRC-1 down to size in endometriosis. Nat Med. car 2012;18:1016–1018. 
  12. Jurkiewicz-Przondziono J, Lemm M, Kwiatkowska-Pamuła A, Ziółko E, Wójtowicz MK. Influence of diet on the risk of developing endometriosis. Ginekol Pol. PMID: 28326519.
  13. Ailawadi R.K. Jobanputra S. Kataria M. Gurates B. Bulun S.E. Treatment of endometriosis and chronic pelvic pain with letrozole and norethindrone acetate: a pilot study.
  14. Hansen S O, Knudsen U B. Endometriosis, dysmenorrhoea and diet. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol. car 2013;169:162–171.
  15. Deutch B. Menstrual pain in Danish women correlated with low n-3 polyunsaturated fatty acid intake. Eur J Clin Nutr. 1995;49:508–516. 
  16. Morales-Prieto DM, Herrmann J, Osterwald H, Kochhar PS, Schleussner E, Markert UR, Oettel M. Comparison of dienogest effects upon 3,3′-diindolylmethane supplementation in models of endometriosis and clinical cases. Reprod Biol. car 2018 Sep;18(3):252-258. doi: Epub 2018 Jul 9. PMID: 30001982.
  17. Sesti F, Pietropolli A, Capozzolo T, Broccoli P, Pierangeli S, Bollea MR, Piccione E. Hormonal suppression treatment or dietary therapy versus placebo in the control of painful symptoms after conservative surgery for endometriosis stage III-IV. A randomized comparative trial. Fertil Steril. 2007 Dec;88(6):1541-7. doi: . car Epub 2007 Apr 16. PMID: 17434511.
  18. Sesti F, Capozzolo T, Pietropolli A, Marziali M, Bollea MR, Piccione E. Recurrence rate of endometrioma after laparoscopic cystectomy: a comparative randomized trial between post-operative hormonal suppression treatment or dietary therapy vs. placebo. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol. 2009 Nov;147(1):72-7. car Epub 2009 Aug 7. PMID: 19665279.
  19. Caserta D, Matteucci E, Ralli E, Bordi G, Moscarini M. Celiac disease and endometriosis: an insidious and worrisome association hard to diagnose: a case report. Clin Exp Obstet Gynecol.
  20. Chandrareddy A, Muneyyirci-Delale O, McFarlane SI, Murad OM. Adverse effects of phytoestrogens on reproductive health: a report of three cases. Complement Ther Clin Pract. car 2008 May;14 Epub 2008 Mar 7. PMID: 18396257.
  21. Moore JS, Gibson PR, Perry RE, Burgell RE. Endometriosis in patients with irritable bowel syndrome: Specific symptomatic and demographic profile, and response to the low FODMAP diet. Aust N Z J Obstet Gynaecol. 2017 Apr;57(2):201-205. doi: . car Epub 2017 car Mar 17. PMID: 28303579.
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