L’endométriose est une maladie chronique qui touche près de 10% des femmes en âge de procréer à l’échelle mondiale, soit environ 190 millions de personnes. D’ailleurs, sur les réseaux sociaux, nous observons de plus en plus de témoignages de femmes partageant leur quotidien avec cette maladie chronique. Est-il possible de soulager les symptômes et les douleurs de l’endométriose par l’alimentation ?

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose se caractérise par la présence de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus. Ce tissu subit, lors de chaque cycle menstruel, l’influence des modifications hormonales, ce qui peut provoquer des douleurs pelviennes chroniques, des douleurs lors des rapports sexuels, des troubles digestifs ou urinaires, et des douleurs de règles intenses. Les symptômes peuvent varier d’une femme à l’autre et l’évolution de la maladie peut être différente.

Malheureusement, le diagnostic de l’endométriose est souvent tardif, en moyenne 7 ans après l’apparition des premiers symptômes. Les professionnels de santé restent insuffisamment formés à sa détection et sa prise en charge, ce qui peut entraîner une errance thérapeutique pour les femmes atteintes.

Existe-t-il un traitement spécifique ?

Le traitement de l’endométriose dépend de la gravité des symptômes et de l’âge de la patiente. Il peut inclure des médicaments pour soulager la douleur, des hormones pour réguler les cycles menstruels, ou une intervention chirurgicale pour retirer les tissus endométriosiques. La lutte contre l’endométriose passe également par la sensibilisation et la prévention. Il est important de renforcer le droit à une santé sexuelle et reproductive, ainsi qu’à une qualité de vie et un bien-être global qui soient les meilleurs possibles pour les personnes touchées.

Comment prévenir l’endométriose par l’hygiène de vie ?

De manière générale, pour aider les femmes à mieux vivre avec leur maladie il existe des recommandations concernant “une bonne hygiène de vie”. Mais plus précisément, qu’est-ce qu’une bonne hygiène de vie ? C’est le respect de 3 piliers fondamentaux :

1. S’assurer d’un sommeil suffisant et réparateur. Des nuits de 7h à 8h de sommeil minimum sont recommandées. Ne néglige pas non plus l’heure du coucher ! Les heures de sommeil avant minuit sont plus réparatrices ;
2. Pratiquer une activité physique régulière (quotidienne). une activité physique douce peut aider le corps. Ainsi, les activités comme la marche, le yoga, le Pilates ou la natation peuvent être de très bonnes solutions.
3. Avoir une alimentation variée et nutritive. En effet, une alimentation adaptée et équilibrée peut permettre aux femmes de mieux vivre avec l’endométriose.

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Endométriose et alimentation : une piste pour soulager les douleurs ?

Avant tout, l’alimentation a pour rôle d’apporter les macro et micronutriments indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. Les principes généraux de l’alimentation contre l’endométriose respectent ces conditions :

• présence d’anti-inflammatoires naturels ;
• réduction d’hormones en excès (œstrogènes) ;
• apport de nutriments essentiels à la réhabilitation.

Mais quelles sont les recommandations nutritionnelles lorsqu’on souffre d’endométriose ?

L’alimentation à proscrire pour soulager l’endométriose

Dans le cas de l’endométriose, certains produits doivent être minimisés dans notre alimentation :

• Les produit raffinés et les sucres

Les produits  industriels sont connus pour être ultra transformés. Les édulcorants, conservateurs et autres additifs sont responsables de nombreuses réactions inflammatoires. Dans le cas de l’endométriose, ils sont donc à éviter. Par conséquent, on favorise le fait maison (il n’y a rien de mieux), mais également les sucres plus naturels et moins transformés comme les sucres complets, le miel ou encore le sirop d’agave.

• La viande rouge et la charcuterie

De nombreuses études ont démontré que ces produits contiennent des PCB (Polychlorobiphényle), et des dioxines. Ce sont des molécules pro-inflammatoires et des perturbateurs endocriniens. L’endométriose étant une pathologie inflammatoire chronique avec une influence hormonale, ces produits seront donc à limiter dans notre alimentation.

• Le gluten

Le gluten est une protéine contenue dans différentes céréales : blé, orge, seigle, avoine et épeautre. Cette protéine est mise en cause dans la maladie cœliaque qui correspond à des lésions viscérales au niveau du duodénum donnant des diarrhées par malabsorption. Les conséquences peuvent aller jusqu’à la dénutrition du patient. Cette protéine étant pro-inflammatoire elle aussi, on recommandera d’éviter les produits susceptibles d’en contenir pour limiter les risque inflammatoire. En revanche, on préfèrera un pain de boulangerie traditionnelle contenant du gluten plutôt qu’un pain industriel sans gluten qui aura plus de risques avéré sur les symptômes.

• Le poivre et le piment

Le poivre et le piment sont les condiments à éviter en priorité car leurs composés chimiques ont des conséquences sur le transit intestinal. En plus du risque inflammatoire important qu’on a tous déjà dû expérimenter, ils sont également responsables de l’augmentation de la porosité intestinale. Cette dernière peut provoquer le passage d’éléments non désirés en dehors de l’intestin, causant de l’inflammation.

L’alimentation à favoriser pour lutter contre l’endométriose

A l’inverse, certains aliments doivent être privilégiés pour minimiser les symptômes de l’endométriose. N’oublions pas qu’ils dépendent évidemment des symptômes et de la sensibilité de chacune.

Photo de Monstruo Estudio sur Unsplash

• Les aliments anti-inflammatoires

Une alimentation dite anti-inflammatoire correspond à consommer des aliments riches en oméga 3, et limiter tout ce qui pro-inflammatoire, soit les graisses cuites, les aliments trop transformés, les sucres raffinés, l’excès de produits d’origine animale,…

On peut alors se baser sur l’exemple du régime méditéranen, ou les poissons riches en oméga 3 sont mis en avant avec de nombreux fruits et légumes de qualités, des huiles végétales variées.

• Les produits bio ou sans pesticides

En effet de nombreuses études ont déjà démontré les rôles néfastes que peuvent avoir les pesticides et les ogm sur notre santé. Leurs effets néfastes agissent principalement sur les hormones, ils sont dit perturbateurs endocrinien, on évitera alors au maximum leur exposition à ces patientes.

• Le régime sans FODMAP

Ce régime retire les sucres fermentescibles car ils irritent les muqueuses intestinales. En parallèle, il n’autorise alors que les aliments suivants : certains légumes et fruits, œufs, produits laitiers sans lactose, viandes, volailles, poissons et certains féculents.

Ce régime est prescrit dans le cas du syndrome du côlon irritable. Puisqu’il est relativement contraignant, il faudra mettre en place une sensibilisation auprès des patientes.

• Les fruits et légumes

On veillera à ce que les patientes aient un apport suffisant en fruits et légumes pour différentes raisons. Les apport non négligeable en vitamine et minéraux qui ont des rôles d’antioxydants essentiels pour diminuer les symptômes de la maladie et permet également d’avoir  un rôle de soutien contre la fatigue chronique.

• Les épices douces 

Les épices sont utilisées dans la cuisine ancestrale, comme dans la culture ayurvédique. En effet, les épices y sont consommées pour leurs vertus antioxydantes et anti-inflammatoires. Dans le cas de l’endométriose, on recommandera le curcuma pour les mêmes effets précédemment cités, mais également la cannelle, le gingembre ou encore le romarin pour soulager les douleurs des menstruations.

Y a-t-il d’autres pistes probables ?

De nombreuses études ont démontré l’effet positif des probiotiques dans les troubles digestifs. Le lactobacillus gasseri, souche la plus étudiée, aurait un rôle non négligeable dans le soulagement des symptômes de l’endométriose.

Par ailleurs, nous pouvons remarquer que les aliments recommandés ont un profil dit alcalinisant. C’est à dire que ces aliment on tendance a diminuer l’acidité du corps. Celle-ci peut être mesurée grâce à l’indice de Pral.

En conclusion

Même si l’alimentation la plus adaptée ne constitue pas un traitement à l’endométriose, elle peut jouer un rôle important sur l’expression des symptômes. Comme il s’agit d’une maladie inflammatoire, il est plutôt conseillé de consommer des aliments alcalinisants, c’est-à-dire les basiques, et, à contrario, éviter les aliments acidifiants. Il est aussi important de ne pas oublier que la tolérance aux aliments est propre à chaque femme. Il n’y a pas de conduite alimentaire précise : elle s’adapte au fur et à mesure de l’évolution de la maladie. Le meilleur moyen de savoir si un aliment convient à une patiente ou non est de tester la tolérance par étapes. Par exemple, pour tester la tolérance au gluten, le meilleur moyen est de faire une période de repas avec gluten et une période sans gluten, puis de comparer l’évolution des symptômes. N’hesite donc pas à t’entourer d’un·e diététicien·ne pour t’accompagner dans ce parcours !

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La santé féminine t’intéresse ? Pourquoi ne pas jeter un œil à notre article « Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et l’alimentation«  ?

Crédit photo de couverture : Pablo Merchán Montes sur Unsplash