Combien de gramme de viande par personne ?

par | 15 Mar 2022 | Bien-être animal, Empreinte carbonne, Éthique & Environnement, Etudes & Informations, Nutrition | 0 commentaires

11 min de lecture

Emma Bouchet
Emma Bouchet
Rédactrice Experte en conseils pratiques en cuisine !

La consommation de viande est un sujet qui fâche ! Tant sur le plan de la santé que sur celui de l’environnement, les recommandations diffèrent. Mais au fait, quelles sont ces recommandations ? Sur quels critères s’appuient-elles ? Combien de gramme de viande par personne est-il précisément recommandé de manger ? Et d’ailleurs, pourquoi nous recommande-t-on de modérer notre consommation de viande ? C’est ce que nous allons tenter d’élucider tout au long de cet article. Prêt·e à découvrir l’envers du décor ?

Pourquoi est-il conseillé de manger de la viande ?

La viande est parmi les meilleures sources de protéines

Les protéines sont composées d’acides aminés qui sont responsable des divers processus métaboliques. Ces acides aminés sont des éléments constitutifs importants des os, des muscles, du cartilage, de la peau et du sang. Ainsi, ton corps utilise les protéines pour construire et réparer les tissus, mais également pour fabriquer des enzymes, des hormones et d’autres substances chimiques nécessaires au bon fonctionnement de ton organisme.

L’ANREF (apport nutritionnel de référence) est de 0,8 gramme de protéines par kilogramme. Cela équivaut à 56 grammes par jour pour l’homme sédentaire moyen et 46 grammes par jour pour une femme sédentaire moyenne. Ces informations sont nécessaires afin de savoir combien de gramme de viande par personne on doit manger. 

Les protéines contenues dans la viande aident à fixer et à développer de nouvelles cellules musculaires. C’est pour ça que les sportifs en consomment de grandes quantités ! Toutefois, une consommation de viande raisonnable fournit à notre corps tous les acides aminés dont ils a besoin. Notre corps est incapable de les créer par lui-même ; ces acides aminés essentiels doivent donc être apportés par l’alimentation. La viande contient ces 9 acides aminés essentiels, alors que les légumineuses (à part le soja) n’en contiennent qu’une partie. Toutefois, tu peux éviter les carences en variant tes sources alimentaires (céréales, légumineuses, légumes, etc.).

bœuf

Photo de Eiliv Aceron provenant de Pexels

Il est courant de lire que les protéines animales sont supérieures aux protéines végétales. Mais si l’on considère leur digestibilité, on se rend vite compte que cette critique des protéines végétales ne tient pas. En effet, pour trancher sur cette question, la FAO a développé l’indice PDCAAS (Protein Digestability Corrected Amino Acid Score). Ce score cherche à déterminer la qualité d’une protéine, autrement dit : sa capacité à fournir tous les acides aminés essentiels dans les bonnes proportions après la digestion. Cet indice peut aller jusqu’à 100 qui est la valeur la plus haute et 0 la plus basse. Voici quelques exemples :

Indice PDCAAS
Soja 100
Thon 100
Caséine (protéine de lait) 100
Bœuf 92
Pois chiches 69
Flocons d’avoine 57

 

La viande est riche en vitamines (B12 et A sous forme de rétinol)

La vitamine B12 est une vitamine essentielle, ce qui signifie qu’elle doit être obtenue par l’alimentation. Elle est naturellement présente dans les produits animaux, tels que les viandes, les poissons, les œufs et les produits laitiers. La consommation d’aliments riches en vitamine B12 contribue à la bonne santé du système nerveux et du système circulatoire.

La vitamine A, quant à elle, joue un rôle essentiel dans la régulation de ton système immunitaire et le maintien de la fonction cellulaire. Elle est également essentielle à la santé des yeux et à la vision. Les membranes qui entourent l’œil dépendent de la vitamine A pour transformer la lumière en impulsion nerveuse permettant de communiquer l’information visuelle au cerveau. Ainsi, consommer suffisamment de vitamine A diminue le risque de cécité nocturne et peut contribuer à réduire le risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge, une maladie qui entraîne une cécité permanente. Le foie (de bœuf, de porc, de poulet) est particulièrement riche en vitamine A sous sa forme active, le rétinol, qui est celle que notre corps utilise.

 

La viande est très riche en Zinc (défenses immunitaires)

Le zinc est un oligo-élément essentiel qui joue un rôle dans plus d’une centaine de réactions enzymatiques dans l’organisme, d’où l’importance de consommer des aliments riches en zinc.

Ce minéral est nécessaire en petites quantités chaque jour afin de préserver ta santé et de remplir des fonctions importantes. Il est nécessaire à une division cellulaire saine, agit comme un antioxydant et ralentit le processus de vieillissement. Tu peux avoir du zinc dans l’agneau et le poulet. Maintenant que nous en savons un peu plus sur la santé liée à la consommation de viande, nous allons nous pencher sur l’aspect écologique. 

Quel impact sur l’écologie ?

Bœuf : élevage intensif et empreinte carbone

Pour maintenir l’augmentation des températures mondiales en dessous de 1,5 °C, il faut réduire considérablement les émissions liées à la production alimentaire. Cela signifie réduire la quantité de viande que nous consommons, en particulier la viande rouge. 

L’élevage bovin est de loin le principal responsable du changement climatique. Il libère une énorme quantité d’émissions de carbone, alimente la déforestation et contribue à la perte de biodiversité.

L’élevage des animaux est responsable de 14,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et la production de viande rouge représente 41 % de ces émissions, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Par gramme de protéines, le bœuf émet 20 fois plus d’émissions que les légumineuses telles que les haricots et les lentilles, et quatre fois plus que les produits laitiers. 

Un élevage intensif de bovins est un type d’agriculture dont l’objectif est d’obtenir les meilleurs rendements possibles tout en dépensant le moins d’argent possible. Malheureusement, ce type d’élevage a de nombreuses conséquences.

élevage bovin intensif

Crédit photo de paysan-breton.fr

Pour nourrir toutes ces bêtes, l’herbe ne suffit plus. Elles sont habituées à recevoir un apport en maïs et en soja. Pour ce faire, il est nécessaire de déboiser des forêts entières pour faire pousser le maïs et le soja. S’ensuit une destruction des sols à cause d’une consommation excessive de pesticides. De plus, une quantité d’eau colossale doit être utilisée pour faire pousser ces produits mais aussi pour abreuver le bétail. Tout ceci en plus d’une maltraitance perpétrée par les industriels qui considèrent les bovins comme de la marchandise et non des êtres vivants. 

 

L’élevage extensif de bovins : une solution écologique impossible à grande échelle

Il s’agit d’un élevage qui cherche à tirer parti de la terre de la manière la plus efficace possible, en donnant la priorité à la durabilité et en se spécialisant dans les races les plus adaptées à l’espace disponible.

Certains chercheurs affirment que ce type d’élevage concentre ses efforts sur le bien-être des animaux ; en outre, il cherche à utiliser les ressources de manière consciente et à préserver le patrimoine naturel d’une région.

L’élevage extensif contribue directement à l’entretien des paysages. De plus, il participe à l’amélioration de la biodiversité du territoire. Il permet de réguler la qualité des sols. Comme il utilise les ressources de l’espace utilisé, l’élevage extensif est pratiquement indépendant des apports extérieurs à la région. Enfin, en se développant dans des espaces ouverts, il réduit fortement les risques d’incendies.

Ce type d’élevage paraît être la solution pour consommer de façon raisonnable et écologique. Néanmoins, l’espace est une ressource limitée. C’est pourquoi il est impossible de produire autant de viande qu’aujourd’hui exclusivement en élevage extensif. La solution serait de combiner l’extensif à la diminution de la consommation.

élevage bovin extensif

Photo de Karol Czinege provenant de Pexels

Volaille : élevage le moins émetteur de GES

L’élevage de poussin et de poulet émet considérablement moins de gaz à effet de serre (GES). Une étude a montré qu’en calculant toutes les émissions de GES pendant l’élevage et après, elle est égale à 6,9 kg d’équivalent CO2. 

Pendant la production de volaille à la ferme, différents paramètres rentrent en compte dans le calcul des émissions de gaz à effet de serre : l’emplacement de l’élevage, la production de nourriture, etc. En dehors de l’élevage, d’autres facteurs occupent une place importante dans ce calcul : la transformation, l’emballage, le transport du produit final, la conservation au frais et l’élimination des déchets.

Néanmoins, l’élevage de volaille est le moins émetteur de GES en le comparant à l’élevage de bœuf qui émet 27 kg d’équivalent CO2 ou le porc qui émet 12,1 kg d’équivalent CO2. (1)

 

Porc : élevage industriel problématique

L’élevage de porc génère une quantité de méthane conséquente, ce qui peut nuire à l’environnement. L’un des problèmes de cet élevage est le lisier. Alors qu’est-ce que c’est ? Le lisier est un mélange liquide de déjections animales, de matières organiques et parfois d’eau. Il est utilisé comme engrais après vieillissement dans une fosse à lisier. Ce lisier est celui qui émet le plus de méthane. Cette quantité d’émission de méthane varie, selon la géographie et les conditions climatiques. Le lisier favorise aussi le développement d’algues qui sont aujourd’hui une vrai fléau en Bretagne. 

Le lisier génère du méthane (CH4) de l’oxyde nitreux (N2O), ainsi que de  l’ammoniac (NH3), du sulfure d’hydrogène (H2S), des particules  fines et des composés organiques volatils. (2)

 

 

Synthèse : alors, quelles quantités pour chaque viande ?

Avant de parler de chiffres, commençons par un conseil : privilégie la qualité à la quantité en matière de viande. Tu peux choisir de la viande provenant d’un élevage extensif, non-industriel et te la procurer chez ton boucher ou directement chez l’éleveur. De plus, la viande fraîche, préparée à la maison, sera toujours meilleure pour ta santé que la viande transformée. Cette dernière est souvent accompagnés de substances chimiques dont on ne sait pas encore grand chose de leur effets à long terme sur la santé.

Ensuite, on te suggère de remplir ton assiette comme suit :

  1. Une viande rouge ou blanche en petite quantité (voir ci-dessous)
  2. Des légumes qui recouvrent la moitié de l’assiette
  3. Des féculents dans le dernier tiers de ton assiette : céréales complètes, légumineuses, légumes racines…

 

repas équilibré

Photo de ROMAN ODINTSOV provenant de Pexels

Voici combien de gramme de viande par personne, il est recommandé de consommer.

Combien de grammes de viande rouge par personne ?

L’ANSES, recommande de ne pas consommer plus de 500 g de viande par semaine. Cela correspond à une quantité quotidienne d’environ 71 g. Précisons que la viande rouge inclut le bœuf, le veau, le porc, le mouton, l’agneau, le cheval, les abats et le gibier. (3)

En revanche, si ton souci est plutôt pour la planète que pour ta santé, tu vas devoir sacrément diminuer ta consommation de viande rouge 😉 Selon une étude de l‘EAT Lancet, il ne faudrait pas consommer plus de 98 g de viande rouge par semaine, ce qui correspond à 14 g par jour. (4)

Combien de grammes de viande de volaille par personne ?

Selon l’étude de l’ANSES, il est recommandé de ne pas dépasser les 875 g de volaille par semaine. Il existe une légère différenciation pour la consommation de volaille pour les femmes. Il est conseillé par l’ANSES de ne pas dépasser les 525 g de poulet par semaine. (3)

Le EAT Lancet, quant à lui, nous recommande de ne pas consommer plus de 203 g de volaille par semaine, ce qui correspond à une consommation journalière de 29 g. (4)

Ces deux organismes donnent donc deux recommandations différentes, à suivre selon ta priorité : santé ou environnement. Il ne tient qu’à toi de faire ton choix !

 

Pour en savoir plus sur l’alimentation avec une empreinte carbone basse, je te conseille de consulter notre article empreinte carbone : fromage ou fromage végétal. 

Et si tu as besoin d’aide pour planifier tes repas, GoodSesame est là pour toi !

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Sources

  1. Environmental Working Group
  2. Gaz à effet de serre: réduction, valorisation et économie circulaire – Solugen
  3. AVIS et RAPPORTS de l’Anses relatifs à l’Actualisation des repères du PNNS : Révision des repères de consommations alimentaires
  4. EAT-Lancet_Commission_Summary_Report_French.pdf (eatforum.org)

 

Crédit photo de couverture de Pixelme Stock Photography provenant de Pexels

 

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